Quand on a 32 ans et déjà une longue vie de motard derrière soi, comme moi, on a à peu près fait le tour de toutes les sensations que peut offrir la moto.
Du moins, c’est ce que je pensais… avant de faire l’essai, chez le concessionnaire H-D de Rennes, d’une Softail Heritage Classic. Et là, j’ai découvert que je pouvais être encore étonné. Étonné par les sensations uniques qu’offre cette machine, et par un confort de route exceptionnel, véritable appel au voyage. Impressionné par le plaisir, ni virtuel ni fantasmatique cette fois, mais bien réel que procure une Harley grand Style, je nous vois déjà, ma femme et moi, en mode bikers dans notre road trip.
La Harley, à deux, c’est encore mieux !
Je dis « nous », parce que pour moi, la sensation Harley doit être un plaisir partagé. Je ne peux pas faire cette acquisition sans penser à ma charmante épouse, qui chevauchera avec moi pour de longs runs, et qui à l’occasion tiendra le guidon. On s’est connus au Bol d’Or, elle venait d’avoir son permis moto et avait fait le trajet depuis Dinard sur une Ducati d’occase. Bretons et motards tous les deux, on avait tout pour s’entendre. Mais cette fois, c’est ma passion pour les Harley que j’aimerais partager avec elle. C’est pas gagné…
Ma nouvelle passion ne l’emballe pas, elle qui a arrêté la moto quand notre fille est née. Pour l’instant, quand je lui cause Harley, elle a dans la tête l’image du Lonesome Biker sur sa bécane à guidon télescopique. Les clichés ont la vie dure ! Mais moi, c’est pour rouler avec elle que je m’achemine vers un cruiser Softail. Et elle ne se décide pas…
Concilier le rêve et la raison : le beau moment du choix
J’ai des fourmis dans les jambes. Il n’y a plus une brêle dans notre garage, ma chère et tendre s’est débarrassée de sa Ducati, et moi j’ai revendu ma Geisha pour gonfler mon apport. Je m’occupe avec la photo, pour ça il y a de quoi faire, en Bretagne. Mais ça va bien un moment… J’en rêve la nuit, de ma Harley. Allez ! Je n’y tiens plus, je me lance !
Le soir après le boulot, je révise mes gammes sur le site de la Belle de Milwaukee et je tchate sur les forums pour mettre en adéquation mon plaisir et mes moyens. En cette année 2018, la gamme Dyna est délaissée par la Fabrique au profit des Softails. Oublions ( pour l’instant ) la Softail Heritage Classic et la FXDX Dyna super glide sport 2003 du boss de Sons of Anarchy, même si elles me font rêver. Ces reines de la route sont inaccessibles pour moi. En fait, la bécane la plus proche de ces bijoux et qui entre dans mon budget, c’est la toute nouvelle Softail sport glide 107, avec son moteur Milwaukee-Eight de 1745 cm3. C’est sûr, elle est racée, agressive comme je les aime, avec son moteur noir et les beaux rayons style Ninja de ses roues. Mais ce qui me plaît surtout, c’est son adaptabililé, avec son carénage et ses sacoches rigides démontables pour transformer en un tournemain le tourer en cruiser.
Sans attendre, je téléphone au concessionnaire pour réserver un essai… avec forte probabilité d’achat !
Ligne racée et polyvalence, cette bécane a du chien
Le jour J, le Big Twin, d’un noir de jais, est prêt. Il m’attend.
Déjà, la ligne basse de la bête, un peu vintage avec son cul arrondi, l’élégance de son guidon large et cintré qui permet aux bras de ne pas être tendus, me tapent dans l’œil. Je sens qu’entre cette bécane et moi ça va matcher. On était faits pour se rencontrer, elle et moi ! Mais gardons la tête froide…
Je lui tourne autour pour flairer l’éventuelle disgrâce, le défaut qui tue. Mais les sacoches profilées n’alourdissent pas l’ensemble, pas plus que la stylée tête de guidon signée Arlen Ness. Tourer ou custom, elle peut changer d’allure en un clin d’œil. Pour faire une analogie musicale comme je les aime, je kiffe l’idée de passer sans transition du Country rock au Heavy Metal.
Quand le BigTwin sort le grand jeu
« Sa polyvalence, c’est ça qui pourrait lui plaire, à ma femme », dis-je au taulier de la concession. M’ayant déjà entendu parler d’elle, il me répond : « Ok, toi tu es comme Columbo, tu parles de ta femme mais on ne la voit pas ». On en rigole ensemble, mais sa vanne me fait réfléchir. Je dois me faire plaisir d’abord, c’est ma passion, nom d’une clé à pipe ! Alors go !
A 130, le moteur calé sur 3000 tours est en vitesse de croisière, et je ne sens pas trop les vibrations du moteur, grâce au système de suspension adaptable. Sans aller au taquet, je pousse les gaz histoire de voir ce qu’elle a dans le bide. Cette fois il y a un peu de vibrations, c’est normal, c’est une Harley, pas un manga. Et je retrouve avec bonheur les belles sensations que j’ai eues sur l’Heritage. En plus, elle est plus maniable et légère ! Un vrai régal.
Dès cet instant, cette bécane est à moi.
C’est marrant, j’ai fait exactement comme toi, je voulais une héritage mais le tarif m’a bien refroidit. Et j’ai craqué pour une Sportglide moi aussi.
J’ai déjà fait 5600 bornes avec (j’ai beaucoup roulé cet été). Franchement, je ne suis pas déçu. Le confort est parfait, même à deux. J’ai quand même ajouté un sissy bar parce que c’est bien plus agréable pour ma copine, et puis ça permet d’arrimer un gros sac en plus des sacoches.
Sinon j’adore tes photos, je m’en suis mis une en fond d’écran 😉